Quand c’est la route qui nous guide

Je ne sais pas ce qui m’a pris ce jour-là. J’étais sur l’autoroute, et j’ai tourné in extremis pour prendre la sortie vers la départementale. L’autre route, celle que je n’avais pas pris depuis 10 ans environ. Il y a toujours plusieurs chemins pour arriver à la même destination. Alors voilà, je venais de quitter l’autoroute et j’étais engagée sur les petites routes. Pas de GPS, seulement ma boussole interne et une vague mémoire de l’itinéraire.

Très rapidement, je me suis retrouvée dans ce bain de forêt. A la différence de la photo du retour ci-dessous (que je vais ajouter prochainement), où je ne conduisais pas, il y a avait du soleil ( je ne prends pas de photo quand je conduis). Ce vert lumineux monochrome bordait la route sur plusieurs kilomètres. J’ai senti instantanément mon énergie changer. C’était puissant (j’utilise ce mot avec parcimonie, tellement il est utilisé à toutes les sauces). J’ai savouré chaque seconde.

Voilà donc où mon élan, que j’ai suivi, voulait me mener. Ici. Dans cette végétation, dans cette énergie dont j’avais besoin dans l’instant que je vivais.

Il y a des lieux qui instantanément vous ressourcent, vous apaisent, vous nourrissent. Ce matin, je suis avec cette question : est-ce que je suis dépendante de ces lieux ? Dit autrement, est-ce que je n’ai pas la ressource à l’intérieur de moi pour trouver cela où que je sois ?

Je n’ai pas encore la réponse. Je sens la peur de la dépendance me coller à la peau. Celle que j’ai mis des années à identifier pour les êtres aimés. Cette dépendance inconsciente qui fait que l’autre décide pour vous sans que vous ne le sachiez (alors que vous, vous pensez décider tout(e) seul(e) comme un(e) grand(e), vicieux le truc), qui vous apaise alors que c’est lui qui vient créer ce malaise interne voire cette angoisse. Oui, l’autre a le don de vous rassurer, vous consoler (pour mieux prendre le pouvoir sur vous ? même s’il n’en est pas conscient). Cette dépendance dont les effets sont dévastateurs avec une perte totale de confiance en soi, une impossibilité de trouver à l’intérieur de soi la ressource, l’apaisement et la nourriture pour son âme. De trouver son chemin… Tellement, on est coupé de qui on est profondément pour se conformer aux attentes de l’autre / des autres – même les attentes implicites.

J’ai trouvé la route avec aisance. Et si je suis honnête avec moi-même, je n’ai pas douté un seul instant. J’avais confiance.
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Ce que cette chronique m’apprend sur moi :

♡ Suivre mes élans, et accepter que parfois ce sont les petites routes, les chemins de détour qui mènent à bon port.
Ce qui implique d’accepter d’attendre, de ralentir, de ne pas voir le fruit des graines semer tout de suite, de pa-tien-ter (j’ai du taf quoi ! )
➝ La Nature est une vraie source d’inspiration, notamment pour semer en moi des graines de patience.

♡ Si je pouvais être animée par cette confiance, qui est de plus en plus là, mais pas encore assez à mon goût. (Oui, bonjour Madame, je vais prendre le forfait 24h/24. Merci )
Encore une fois, je vois le chemin parcouru. Je vois le chemin qui reste à parcourir… Je ne connais pas forcément l’itinéraire, et je sais que je peux changer de route à tout moment.
➝ Je peux faire confiance à ma boussole interne pour me guider.

♡ J’entends les petites voix qui ont peur des nouvelles routes que j’emprunte. Elles peuvent encore me faire douter. Mais le volume est moins fort (et même parfois, je peux appuyer sur le bouton off ).
Je ne veux plus être dépendante dans ma vie, de qui ce soit, de quoi que ce soit. C’est un travail encore en cours.
➝ A mesure que la confiance grandit, la dépendance s’amoindrit.

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Ce que cette chronique nous apprend :
➝ La Nature est une vraie source d’inspiration.
➝ Notre boussole interne est notre guide.
➝ Nous pouvons changer de route à tout moment.
➝ Acceptons que la confiance ait besoin de temps pour s’amplifier.

Texte & photo © Nadège Depresle

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