Mon tour était venu de prendre la parole. Je devais nommer ce qui c’était passé dans cet espace de silence, dans cette forêt canadienne. Une grande partie des membres du groupe avait tour à tour pris la parole pour exprimer des choses plus belles les unes que les autres.
Oui, mais voilà, moi, ce que j’avais à dire, ce n’était pas dans les clous. Au début, le vent dans les feuillages, c’était tout doux. C’est après que ça c’est gâté. Je m’apprêtais à nommer que le vent avait fait trop de bruit, que j’avais entendu la route dans le fond. Avant même de nommer ça, je sentais le malaise que j’allais créer dans ce cercle qui s’initiait au Shinrin Yoku (bain de forêt). Et ça n’a pas manqué.
Oui, mais voilà, moi, c’est ce que j’avais ressenti. On me demandait de dire ce qui c’était passé pour moi. Je n’allais pas mentir ! Pas devant ce groupe si bienveillant, si aimant, si beau. Je me suis demandée si le fait que je sois entourée de québécois expliquait cette différence frappante. Oui, je tenais sans nul doute l’explication… L’excuse. Nan, je ne pouvais pas me planquer derrière ça.
Alors, j’ai partagé ma vérité de l’instant.
Affirmer ses ressentis, dire sa vérité quand le reste du groupe va dans une autre direction, cela demande du courage. Cela demande d’être honnête avec soi pour se regarder dans la glace le matin en se levant. Et vous savez quoi, ils ont continué à me parler.
Osons dire notre vérité de l’instant.