Aller pique-niquer ?

Un matin :
-« Est-ce qu’on peut aller pique-niquer à la plage ce soir ? »
– « Non, ce n’est pas possible ce soir »
Quelques minutes plus tard :
-« Est-ce qu’on peut aller pique-niquer à la plage ce soir ? J’ai vraiment trop envie d’y aller »
– « Non, ce n’est pas possible ce soir. On ira mercredi soir. »
Quelques heures plus tard :
-« J’ai regardé la météo et mercredi il ne va pas faire beau. Il faudrait mieux y aller ce soir. T’as vu le soleil ! »
– « Non, ce n’est pas possible » sur un ton un peu agacé devant cette persistance. « J’ai trop de choses à faire, je n’aurai pas l’énergie de vous emmener à la plage ce soir et préparer tout ce qu’il faut. Et en plus, on n’a pas ce qu’il faut dans le frigo pour préparer un pique-nique. On fera ça mercredi soir ». Tel un disque rayé !

Est-ce qu’elle allait enfin entendre ce NON ? Non de non !

Quelques minutes plus tard :
– « Bon, je prépare toutes les affaires, je vais à la supérette avec mon argent de poche acheter tout ce qu’il faut pour le pique-nique et je le prépare. On y va ? Tu n’auras rien à faire à part nous conduire. »

Quel est votre niveau de détermination ? Est-ce que vous vous arrêtez au premier non ? Est-ce que vous continuez après une pause ? Est-ce que vous trouver la solution pour réaliser ce qui vous fait envie, ce qui vous anime ?

J’ai dit OUI. Comment résister ? Quel message j’aurai envoyé à mon enfant si je n’avais pas dit OUI. J’aime – même si ça peut m’agacer sur le moment – cette niak à toute épreuve pour aller là où ils ont envie d’aller. Ça m’inspire de les voir défendre leur projet.

Dire OUI, c’était aussi montrer que la persévérance porte ses fruits.
Dire OUI, c’était montrer à ma fille qu’elle a les ressources en elle pour réaliser ses rêves (et même si le mot vous paraitra peut-être disproportionné, je n’en pense rien).
Dire OUI, c’était aussi montrer qu’on peut changer d’avis, que c’est autorisé, que ce n’est pas interdit –voir même que ça peut être plus intelligent que de rester campé sur ses positions.

J’ai dit MERCI. J’ai dit plusieurs fois non à ce moment. Et pourtant, une fois dans l’eau, délivrée de tous mes maux, apaisée, sentant le soleil sur ma peau, je ne pouvais que me réjouir d’avoir finalement dit oui à cette merveilleuse et si simple idée : aller pique-niquer à la plage.

Dire OUI après avoir dit NON,
Dire MERCI après avoir dit NON,
Ce n’est pas si facile mais c’est nécessaire quand c’est juste, joyeux et lumineux.

Soyons déter’ !

Texte & photo © Nadège Depresle

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