Tristesse

Ce jour-là, j’avais direct senti que ma tristesse était venue se loger dans ma gorge. Je savais qu’elle serait bloquée là jusqu’au moment où elle devrait sortir. Juste je ne savais pas quand.

Ce n’est que bien plus tard, en marchant dans la campagne, que je me suis entendue me dire : “Nadège, arrête de regarder le sol, relève la tête. Relève la tête Nadège ! Regarde devant toi ! Soit en contact avec la nature qui t’entoure. Respire.“

C’est dans un effort surhumain que j’ai relevé la tête. Je suis sortie de ma bulle, celle qui me protège. J’ai sentis toute ma résistance à être en contact avec ce monde, la peur de souffrir prenant le pas. C’est là que mes larmes ont coulé. C’est là que j’ai reconnecté avec cette tristesse qui ne demandait qu’à sortir. Alors j’ai laissé couler.

Puis, sur le chemin du retour, mon corps était droit comme un « i », le regard assuré et porté au loin. Certains auraient pu dire en me voyant : « elle est fière celle-là ! ». Je sentais ce changement d’énergie en moi par ma posture notamment, mais pas seulement.

Accepter ce qui est, ça doit ressembler à ça. J’imagine… 

C’est un peu comme un enfant qui pleure, puis l’instant d’après qui rit. Et au lieu de lui dire : « Ben, tu pleurais pour rien. C’était bien de la comédie », juste accueillir, être là, sans jugement… Et peut-être s’en inspirer. S’inspirer de cette capacité à accepter cet éternel et incessant changement interne afin d’être plus doux vis-à-vis de soi. 

Et se rappeler qu’en l’espace de quelques instants, nous avons le pouvoir de changer nos états internes comme un nuage qui passe dans le ciel. 

Photo © Nadège Depresle |Texte © Nadège Depresle

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