Suivre son intuition

Suivre son intuition, un travail de tout une vie pour y arriver et quand enfin s’en vient ce moment, on est pétrifié. “Finalement, je vous rends mon intuition et tout ce qui va avec“. 

Laissez-moi vous compter la fabuleuse histoire de cette nana qui récitait ce mantra chaque jour dans le doux espoir d’avoir les réponses convoitées : “Je réceptionne ce que la vie a prévu pour moi. Je laisse mon âme au commande“.

Quand la nana en question a réalisé ce que son âme avait prévu pour elle, elle a d’abord senti au fond d’elle à quel point ça résonnait juste à l’intérieur. Voilà LA réponse était là. Celle qu’elle attendait. Celle qu’elle demandait depuis des mois. Celle qu’elle ne voulait pas voir, aussi.

Alors son âme l’emmenait dans cet espace connu et inconnu à la fois. Son âme l’emportait vers une nouvelle vie, elle le savait. Et même si elle sentait au fond d’elle que c’était LA décision à prendre. Son mental ne comprenait rien. Absolument rien. Comment allait-elle expliquer ça à ses proches ? Comment allait-elle justifier ce choix qu’elle-même ne comprenait pas ? Comment allait-elle faire face à ce bouclier de peurs qui l’a coupait de cet élan, de l’élan de son âme ? Elle vivait comme dans un paradoxe. Elle savait et elle ne savait pas. Est-ce que ces deux états pouvaient vraiment cohabiter ensemble ? Ce dont elle aurait pu douter quelques jours auparavant, elle le vivait maintenant. C’était donc possible : savoir et ne pas savoir, en même temps.

Puis pendant un temps, elle ne parvenait même plus à connecter son premier élan. Elle ne savait pas si c’était mieux ainsi.

Pourtant, elle avait rassembler tout son courage, même quand les peurs la tourmentaient pour se mettre en marche vers son destin. Celui qu’elle ne pouvait imaginer. D’ailleurs, elle n’essayait même pas. Elle avançait sans avoir toutes les réponses, sans connaître toutes les étapes. Elle connaissait le point de chute, d’autres auraient nommer ça l’objectif, le point d’arrivée, le but. Elle ne savait pas comment mener à bien cette mission qui d’un coup ressemblait à un exploit. Et son expérience de vie lui avait permis d’avoir acquis cette confiance, cette foi qui lui permettait de ne pas craindre les lendemains. Elle savait maintenant qu’on pouvait atteindre le sommet sans connaitre le chemin, même si forcément l’inconfort serait son compagnon de route. Elle garderait ça pour elle, le temps nécessaire pour ne pas se laisser dérouter, pour ne pas se laisser parasiter par davantage de peurs. Elle connaissait la puissance que les autres pouvaient avoir malgré eux pour la faire tanguer, dévier, dérouter de son chemin.

Et ce n’est que plus tard qu’elle pourra raconter à quel point elle a dû se faire confiance, qu’elle a dû rester connectée à sa foi et qu’elle n’a dû écouter qu’elle en acceptant de ne pas comprendre, de ne pas savoir. Juste de faire confiance à son ressenti, à son intuition et à ce je ne sais quoi qui la dépassait totalement.
Et ce n’est que plus tard qu’elle pourra dire si elle avait fait le bon choix. Parait-il qu’il n’y avait pas d’erreur possible en chemin, juste des détours… Elle avait peine à l’imaginer à l’instant où elle s’apprêtait à sauter les deux pieds joints dedans. De cette peine, où au vu de l’effort conssenti, elle ne pourrait que difficilement accepter un détour de plus sur son parcours.
Et ce n’est que plus tard qu’elle pourra raconter la fabuleuse histoire de la femme qui écoutait son intuition, qui la suivait sans vraiment savoir pourquoi et qui avait tellement raison qu’en c’en était indécent. De cette indécence aux yeux du monde qui ne voyait rien de tout ça trop obnubilé par les aléas décrits à la télé, trop préoccupé par les jeux de rivalité et les faux semblants et tout ce qui ne l’intéressait plus depuis si longtemps maintenant.

Elle avait le sentiment de ne plus être vraiment de ce monde et pourtant elle avait décidé de continuer d’y oeuvrer plus que jamais. Ce saut dans l’inconnu en était le témoin.

A la lumière de l’histoire de cette nana, rappelons que suivre son intuition n’est pas chose si aisée et en même temps, faire autrement n’est plus de cette réalité.

Texte & photo © Nadège Depresle

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