Se faire dorer la pilule ?

Je pense aux prochaines vacances où je vais me faire dorer la pilule au soleil, avant d’éclater de rire.

Je me souviens déjà ado, j’essayais vraiment de rester sur ma serviette, pour faire comme les autres filles de mon âge. Parce que visiblement, il y un âge non officiel où rester le cul sur ta serviette, c’est vraiment génial. J’achetais un Biba, je lisais des articles creux, faisais des tests qui vraiment parlait de moi, miracle ! Et je lisais mon horoscope de l’été plein d’espoir que j’étais. Mais je ne pouvais pas rester sur ma serviette très longtemps. Adieu le bronzage parfait et symétrique ! J’allais alors me baigner, construire des châteaux de sable pour mon petit frère ou marcher seule au bord de la mer. Déjà à 15, 16 ans !

C’est étonnant quand on y pense. Il y a une quantité de choses qui a changé en moi, dans ma manière d’Être au monde depuis que je suis née, et tout particulièrement ces deux dernières années où c’est comme si tout s’était amplifié, accéléré, radicalisé (dans le sens sans retour en arrière possible).

Alors quand je me connecte à celle du passé, celle que j’étais si jeune et que je vois ce fil rouge à l’intérieur de moi, ça me fait du bien. C’est comme rassurant. « Tout n’a pas changé ». Celle que j’étais ne demandait alors sûrement qu’à éclore, éclore totalement (même si je ne prétends pas avoir atteint ce stade à l’heure où j’écris ces mots).

Ce besoin d’être dans l’action fait partie intégrante de moi (même si j’ai appris à me poser, parce que bizarrement quand tu deviens maman, tu rêves d’être le cul sur ta serviette à ne rien faire, à pouvoir fermer les yeux un instant … et surtout, pour ma part, à avoir quelques minutes de silence avec moi-même). Ce besoin d’être seule n’a fait que s’amplifier. Je suis maintenant incapable de passer une journée complète avec des gens. J’ai besoin de revenir à moi, de m’isoler. Même quand ça ne se fait pas, que tout le monde fait différemment et/ou ne comprends pas mon attitude.

Alors cet été, assurément, je ne me ferai pas dorer la pilule. Tout simplement parce que cela ne m’a jamais fait rêver. Et je profiterai de ce moment appelé “vacances“ pour écrire, travailler sur mon activité pro, marcher en pleine nature, … Comme le reste de l’année ! Les frontières dans ma vie se sont dissipées pour laisser place à une totale liberté et à une joie insoupçonnée.

Une frontière est « une ligne imaginaire » alors imaginons la vie de nos rêves loin des couvertures des magazines, des idées bien pensantes et des croyances limitantes (et j’en oublie certainement… ).

Texte & photo © Nadège Depresle

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