Retour festif horrible

Après avoir pris le goûter chez des amis, nous avions été voir toutes les illuminations en finissant notre parcours sur les Champs Elysée. Nous étions sur le chemin du retour, la musique battait son plein et tout le monde chantait. Les 2h pour sortir de Paris passait crème dans cette ambiance légère et joyeuse qui régnait dans l’habitacle.

Puis, j’ai reçu un appel. Il savait que j’étais en route. Je me suis dit que cela devait être urgent. Après le péage de Saint-Arnoult, je me suis directe arrêtée à la station service pour le rappeler.

Et là, j’ai appris qu’une tempête était annoncée, que c’était hyper dangereux de rouler par ce temps, qu’il allait y avoir des rafales de vent très fortes et de la pluie. Il m’a dit qu’il faudrait mieux faire demi-tour et ne pas rentrer ce soir.

D’un seul coup, l’ambiance dans la voiture change radicalement. Je sens l’appréhension, proche de la crise d’angoisse m’envahir. Je suis incapable de chanter. Ma respiration s’accélère. Les kilomètres défilent, et je me sens de plus en plus mal. Je pense à mes enfants à l’arrière. Quelle mère irresponsable suis-je de ne pas rebrousser chemin ?

J’ai pourtant continué à rouler vers ma maison. Puis d’un coup, j’ai été rattrapée pour ne pas dire sauvée par la réalité. Il n’y avait pas de vent. Il n’y avait pas de pluie. Il n’y avait donc pas de danger pour l’instant. Je scandais dans ma tête “tout va bien“, tel un mantras. Ma respiration a fini par ralentir. Dans un élan sorti de ‘je ne sais où’, j’ai réussi à chanter à nouveau.

Puis nous sommes arrivées à la maison après avoir croisé une petite pluie, pas de quoi fouetter un chat.

Ce soir-là, j’ai compris que cette peur qui m’avait envahit n’était pas la mienne.
Ce soir-là, j’ai commencé à toucher du doigt mon pouvoir personnel de reprendre le dessus en regardant la réalité droit dans les yeux.
Mais surtout ce soir-là, j’ai compris que celui qui m’apaisait lorsque je faisais des crises d’angoisse n’était autre que celui qui les déclenchait.

Si je vous partage ça aujourd’hui, c’est que peut-être parmi vous, vous vivez une relation qui demande à être regardée sous un autre angle. Le héros est peut-être le bourreau.

Texte & photo © Nadège Depresle

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