Je me suis assise. Elle était à ma diagonale. J’ai été à la fois surprise et happée par son visage, sa douceur, son sourire. Mais surtout, il y a avait comme une lumière qui se dégageait d’elle. Cela en était troublant.
Puis un peu plus tard, on s’est retrouvé dans le jardin, assise face à face cette fois. La lumière avait disparu. Et là, j’ai entendu une voix intérieure dire : “dégage“. J’avais envie qu’elle parte. Qu’elle parte ! Mais comment pouvais-je oser penser ça ? C’était tellement violent à l’intérieur de moi . Elle était attentionnée, souriante, tentait de faire la conversation. Et moi, je n’avais pas envie de lui parler. Je me sentais tellement désagréable à son égard, à la limite du mal poli.
La soirée s’est achevée dans le même trouble qu’elle avait commencé. Enfin, le même, je n’en suis pas certaine. Mais trouble il y avait. J’ai mis ça sur le compte de mon état du moment, un peu honteuse toutefois de mon comportement.
Et puis, la vie a repris son court.
Un jour, je l’ai revu. Elle a débarquée dans la pièce où j’étais, cette même lumière dans le visage.
Puis un peu plus tard, on s’est retrouvé attablée, lumière éteinte, enfin façon de parler (j’espère que vous me suivez). Et là de nouveau, l’embarras m’a gagné. Je ne savais plus où me mettre, quoi dire, quoi faire. Le jour, la nuit, se succédait en quelques secondes dans une même journée avec elle. J’étais désemparée.
La seule différence avec la première fois où je l’avais rencontré, c’est que là, je me sentais bien… avant son arrivée.
Fin de l’histoire.
Et puis, quelques jours plus tard, je ne me souviens plus vraiment comment j’ai fait le parallèle avec cet homme pervers narcissique, certainement violent à ces heures. Si vous me suivez, si vous me lisez, vous savez que je n’emploie pas à ces mots à la légère. Je l’ai rencontré il y a bien des années, mais ceci est une autre histoire…
J’ai tenté de m’employer à comparer mon ressenti entre elle et lui. Je n’y suis pas parvenu totalement. En effet à cette époque là, je n’avais ni les mêmes perceptions, ni la même écoute de mon corps, ni la même confiance en moi. J’étais plutôt du genre à me dire, comme dans le jardin : “mais qu’est-ce qui cloche chez moi ? Comment puis-je oser penser ça ? Quelle honte ! Cette personne est si gentille.“ Seulement, voilà, cette personne et cet homme se sont associés dans mon esprit. Il y avait comme un air de déjà vu. Je ne saurai peut-être jamais le fin mot de cette histoire. Ce que je sais en revanche, c’est que je me tiendrai sur mes gardes si je venais à la revoir.
Et à travers cette histoire, je tenais à vous rappeler l’importance de vous écouter. Oui, c’est important de prendre ses responsabilités, de se remettre en question, mais c’est encore plus essentiel de ne pas douter de ce que vous ressentez, de ce que vous mumure votre voix intérieure. Et au lieu de se juger de ne pas être polie ou que sais-je encore, de se rabaisser, il est important de se faire confiance, même si les apparences : joli sourire et tout le tralala vous feront douter… Et peut-être en parler à une personne de confiance, qui saura vous écouter, sans juger pour vous aider à vous extirper de cette relation.
Bon courage si vous traversez une telle situation.