Je venais de la voir poser le seau qui sert à serpillère sur le plan de travail là où précisément je cuisine, le même plan de travail qu’elle venait de nettoyer. Mes yeux sortaient de leur orbite devant un tel affront. Comment pouvait-on poser un seau qui passe 99% de son temps posé sur le sol sur un plan de travail de cuisine ? Qui pouvait avoir cette idée ? Qui plus est juste après le nettoyage du plan de travail. Ben elle ! Cette personne engagée pour m’aider parce que mon corps était immobilisé.
Recevoir de l’aide était déjà compliqué à accepter pour moi, faire entrer une inconnue chez moi n’était pas chose aisée. Et en plus de ça, elle n’avait aucun bon sens. Cette aide me prenait toute mon énergie. Elle faisait en 2h ce que je faisais en 1h. Et en plus, sans aucune logique. Mais le pire d’en tout ça pour moi était de trouver le courage de lui dire sans l’agresser, sans lui balancer ma colère d’incompréhension à travers le visage, sans lui partager mon mécontentent total. Trouver les mots. Trouver le ton. Trouver la manière d’amener la chose sans lui faire comprendre qu’elle n’avait tout de même aucun bon sens. Rassembler mon courage et lui expliquer gentiment que c’est comme ça que je fais et que je veux que ce soit fait comme ça, chez moi. Et dis comme ça ou plutôt écrit comme ça, ça parait si simple. Et pourtant, cela me demandait de puiser en moi un courage que je n’avais pas, une énergie qui s’étiolait rien qu’à l’idée.
Quand c’est la première fois que nous devons faire quelque chose que nous n’avons jamais fait (ou si peu fait) dans notre vie, cela nous demande du courage, la force d’apprendre, de recommencer et de poursuivre en apprenant de ses erreurs.
Et par chance, elle m’a donné plein d’occasions de m’entrainer !!!