– « Ta fille a inondé le plafond ». En entendant ces mots, j’essaye d’imaginer la scène. Et surtout, je me demande comment on peut inonder un plafond. Ma curiosité est piquée.
En me dirigeant vers la salle de bain, où le délit a eu lieu, je m’auto-coache rapidement en longeant le couloir :
– « Nadège, quoique tu vois dans cette pièce, tu ne t’énerves pas. Tu poses des questions pour tenter de comprendre la situation ».
J’entre. Je vois le visage de ma fille tout penaud en quasi simultané de voir l’énorme tâche au plafond. Je me fais la réflexion suivante : « je ne pensais pas que l’eau pouvait tenir au plafond de la sorte ». J’apprends qu’en jouant dans le bain, elle a appuyé sur une bouteille et que l’eau a giclé jusqu’au plafond. J’escalade la baignoire pour éponger le surplus d’eau et annonce que le reste va sécher tout seul.
Je perçois qu’elle retient sa joie. Sa joie d’enfant d’avoir réussi cet exploit. Oui, clairement c’est pas bien d’inonder le plafond, elle le sait, mais qu’est-ce que c’est drôle ! Alors je nomme les choses. Avec un léger sourire, je dis : » Tu ne t’attendais pas à ce que ça aille si haut, tu es contente de cet exploit ? ». Un sourire libérateur apparaît sur son visage, elle me raconte à nouveau la scène, et cette fois, c’est avec joie.
Ce jour-là, j’ai été fière de ma réaction, de ma capacité à dire les choses telles qu’elles sont sans jugement, ni reproche. Parfois (ou devrais-je dire souvent), cela n’est pas nécessaire de sermonner l’enfant. Il comprend de lui-même. Et de pouvoir accueillir la joie, dans un moment comme ça, c’était un cadeau qu’on ne devrait pas se refuser sous-prétexte de… Je ne sais même plus quoi mais j’ai dû le savoir dans le passé. Maintenant, cela ne prend plus sens pour moi.