J’ai deux potes, Peur et Doute. Ils sont pompiers de métier. Ils vous éteignent un feu de joie en une fraction de seconde. Nan mais les mecs, c’est impressionnant comme ils sont hyper rapides. La dernière fois, j’ai cru qu’ils avaient débarqués à poil tellement ils sont arrivés vite. Nan, mais ils étaient prêts, en tenue, en deux secondes. Ils doivent dormir habillés, ce n’est pas possible. Et tout en maitrisant le feu de joie qui s’animait en moi, ils m’ont expliqué point par point comment faire pour ne pas que ça se reproduise. Si ce n’est pas trop chou ça !
En plus, mes deux potes, ils pratiquent la télépathie. Je n’ai même pas besoin de les appeler ou d’envoyer un sms. Ils sentent direct quand j’ai besoin d’eux. C’est tellement attentionné !!!
Je me sens protégée.
Mes deux potes, si je n’y prends pas garde, à force de me protéger, ils vont m’empêcher de vivre, de ressentir, et d’aimer. Ils vont me couper de ma joie, de ma spontanéité et de ma nature profonde.
Mes deux potes, si je les autorise à débarquer à chaque feu de joie, je suis convaincue que je vais m’éteindre.
Mes deux potes, je sais qu’ils sont bien intentionnés. Ils font réellement ça pour me protéger. Seulement, voilà, je n’ai plus besoin d’être protéger. Je sais que je peux faire face, j’ai traversé tant d’épreuves de vie.
Mes deux potes, je les remercie et je leur dis de rester à la caserne. Il peuvent venir boire un thé, papoter. Mais je ne suis pas sûre que je vais les écouter. Parce que je fais ce qui me plait… sauf quand la sirène hurle trop fort et que je n’entends même plus ma petite voix intérieure me souffler ma propre vérité.
Prenons soin d’entretenir notre feu de joie intérieur ! Faisons taire les sirènes ! Décidons de qui on écoute ! Et tant pis si on perd deux potes. Le jeu en vaut bien la chandelle.