Le moment était venu pour moi de retourner dans mes appartements. J’avais baissé le rideau maman. J’avais hâte de me retrouver. Et puis, sur le coin de la table, j’ai vu la pile de livres oubliés. J’ai soupiré. J’ai été chercher le nécessaire en cette journée de rentrée. Et c’est là, en couvrant les livres que j’ai pensé à lui. Lui qui n’avait jamais couvert un seul livre. Lui à qui j’avais dit un jour de colère, je vais lister tout ce que ça implique d’élever seule les enfants qu’on a désiré ensemble. Et puis, j’y avais renoncé. Surement, parce que déjà à l’époque, mon temps et mon énergie étaient précieux.
C’est là entre le scotch, les ciseaux, et le rouleau transparent, dans ce moment répétitif et donc méditatif que je voyais tout le chemin parcouru dans cette relation et par extrapolation dans ma vie. Tout ce que j’avais lâché, abandonné, délaissé. Comment j’avais arrêté de combattre, d’attendre, et même parfois d’espérer. Et à travers tout ça, je prenais la mesure de toute l’énergie libérée, de toute la paix intérieure retrouvée et de tout ce que ça me permettait. Enfin.