Ecrire cette lettre ?

Je devais écrire cette lettre. Et je n’osais pas me faire l’affront de me mettre face à cette question si dérangeante : “depuis combien de temps ça dure ?“, question redoutable à qui veut se mettre face à sa réalité.

Ce que je procrastinais, mot tendance du moment qu’on utilise à tord et à raison, commençait à me prendre “de l’énergie en coulisse“. C’était là, à l’intérieur, ça ne se voyait pas. J’aurai même pu passer à côté de cette fuite d’énergie, comme une fuite d’eau qui au début fait juste un goutte à goutte, mais qui au bout du compte vous inonde un appartement. Les ravages sont considérables, et si difficiles à régénérer.

Alors j’avais pensé que je pourrais renoncer à rédiger cette lettre. Oui, au fond, était-elle si nécessaire ?

J’y pense, me sonde, renonce à renoncer. Et l’écris dans la foulée.

Là en deux heures de temps, ce qui avait attendu si longtemps venait de jaillir de moi dans la plus grande simplicité. Je savais pourquoi je faisais ça, je sentais toute attente me quitter. Peu importe l’issu, j’avais fait ce qu’il fallait.

Parfois on a besoin de temps pour faire ce qui doit être fait,
Parfois on a besoin d’aller à l’intérieur pour décider et agir,
Parfois on est enlisé et cela pourrait paraitre du laisser-aller, alors que c’est peut-être juste le temps nécessaire pour être prêt et avoir le courage d’affronter la réalité.

Une fois la lettre postée, j’ai senti la fuite résorbée.

Agissons à notre rythme, avec toute la douceur dont nous sommes capable à notre égard (et n’hésitons pas à ajouter une petite dose supplémentaire… parce que si vous êtes comme moi, ça sera vraiment bienvenue !). Et n’oublions pas que ce qui semblait bloqué ou impossible peut se libérer en un rien de temps. Ça donne de l’espoir, non ?

Texte & photo © Nadège Depresle

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