Quand j’étais enfant, je suçais mon pouce. Et puis un jour, il m’a fallu arrêter. Et je ne sais pas si c’était votre cas, mais plus tard, des années après, j’ai eu envie de le reprendre. Dans un moment difficile ou douloureux, j’ai remis le pouce en bouche espérant que celui-ci m’apaiserait. Seulement voilà, j’avais grandit, évolué. Et le réconfort que ce dernier m’apportait n’était, pour l’heure, plus d’aucun secours. Je me trouvais alors fort démunie. Mon pouce si précieux devint inutile… enfin pour me réconforter.
A une autre période de ma vie, je pouvais m’enfiler un paquet de gâteaux pour combler… ce qui ne me convenait pas, qui était difficile ou douloureux. Et là, encore, comme mon pouce, ce stratagème finit par ne plus être efficace. Comme mon pouce, j’ai dû y renoncer.
Au fil des années, je me suis retrouvée sans rien. Ni pouce, ni doudou, ni gâteau au chocolat. Rien ne pouvait me permettre de combler ce vide à l’intérieur de moi.
Il ne me restait alors plus qu’une chose à faire : vivre ses émotions au lieu de chercher à les combler, à les nier, à les refouler, à les évincer, à les écarter.
Il ne me restait plus qu’une chose à faire : arrêter la course folle dans laquelle je m’étais lancée, ralentir mes activités pour arrêter de m’aveugler.
Il ne me restait alors plus qu’une chose à faire : faire face à moi-même, me regarder en face (même pas besoin de miroir), être avec moi-même, apprendre à me supporter de jour comme de nuit, peu importe les intempéries. Puis m’aimer.
Ce qui marchait hier n’est plus vrai aujourd’hui. Ce qui marchera demain est à inventer aujourd’hui.
Plein de love !
Nadège