Ma fille m’entends chanter ce mantra pour la première fois. Elle me dit : “il est chouette, c’est un nouveau ?“ Je réponds par l’affirmative et je lui apprends. On chante ensemble. C’est un de ces moments aussi joyeux que simple. Un moment de vie que j’aimerai reproduire à l’infini pour ce que je ressens, pour ce qu’il m’apporte.
Et puis, elle finit par me dire, sur le ton de la confidence : “ on dirait un peu une chanson pour enfant, comme une comptine“. Cette simple phrase me permet de mettre le doigt dessus, sur ce truc que je ne m’expliquais pas.
Avant d’aller plus loin, je dois vous raconter l’histoire de ce mantra.
Sur mon cahier de mantra, il y a avait un qui me faisait de l’oeil. Un mantra, ce n’est pas ici une phrase qu’on répète du type : « je suis la meilleure personne du monde“ pour devenir la meilleure personne du monde. Je pourrais m’excuser pour ce ton moqueur, mais je ne vais rien en faire. Car j’ai constaté les limites de la pensée positive via les affirmations répétées. C’est comme croire que les bébé naissent dans les choux ou que l’argent tombe du ciel. Ça ne marche pas !
Ce mantra, écrit en sanskrit, a une prononciation particulière. Je ne l’avais jamais entendu chanté, alors j’ai décrypté. Toute seule, à mon rythme. Ce que j’aimais dans ce mantra, c’était sa traduction. C’est ça qui m’a donné envie de le chanter. Seulement, voilà, je ne l’avais jamais entendu auparavant, ni même maintenant. Alors j’ai fait comme lorsque j’inventais des berceuse pour mes enfants, j’ai inventé un air, comme ça, en me faisant porter par l’énergie du moment.
Alors quand ma fille m’a dit que c’était comme une chanson pour enfant, sans le savoir, elle venait de m’expliquer pourquoi j’aimais tant chanter ce mantra et pourquoi à chaque fois, il faisait revenir la joie en moi. Il me connecte direct à la joie d’un enfant, à mon âme d’enfant. J’ai imaginé un air, que je fais varier à ma guise. Tantôt, je ralentis, tantôt j’accélère. Cela m’amuse. Je suis comme une gamine.
Et puis, ce n’est que plus tard, que j’ai lu et appris qu’il avait un ton, un air pour réciter les mantras. Alors voilà, j’ai commencé à douter. Et si je faisais mal ? Et cela m’a figé. Comme une interdiction à ressentir ma joie, comme un devoir de renoncer à ce que j’avais créé. Et oui, si je ne faisais pas comme il faut, il me fallait renoncer. Mais c’est quoi “bien faire“ ? Qui édicte les règles ? Celui qui détiens la vérité. Alors si je décide de détenir la vérité, ou du moins la mienne, alors je peux continuer à chanter ce mantra, sur l’air qui me plait. Sans avoir le sentiment de blasphémer ou de mal faire.
Parfois nous éteignons notre joie pour de mauvaise raison. Si cet air, si ce mantra sont venus dans ma vie, il y a une raison. S’ils sont venus sous cette forme, c’est qu’il y a une raison. J’en suis convaincue. Et je suis passée de la fille ébranlée, vacillante à la fille qui chante (surement faux mais je m’en fous).
Ne renonçons pas à ce qui nous apporte de la joie. Et chantons, et dansons la vie que nous souhaitons, que nous vibrons et qui nous fait nous élever sans même sourciller.
Love and joy,
Nadège