Ce matin, j’arrive à mon bureau et je découvre devant mon clavier un mot d’amour. Comme ça posé. Sans raison apparente. D’ailleurs faudrait-il une raison ? Ces dernières années, j’ai appris à demander. Au début, c’était pour les enfants. Je n’avais pas vraiment le choix. C’est comme si j’y avais été poussée. Et puis, plus récemment, j’ai osé demander pour moi. Un pas de plus vers ma capacité à recevoir. Celle qui a été au grande abonnée absente dans ma vie.
Ce matin, ce mot déposé là me renvoie à ça : ma capacité à recevoir. Je vois le chemin parcouru, je vois le chemin à parcourir.
Devant ce mot, je suis désarçonnée. Comme lorsque je suis face à une situation qui me touche en plein coeur, je perds mes mots, mon regard se barre je ne sais où et mon corps se coupe. Un vieux réflexe de protection. Comme si c’était trop, trop pour moi. Et pire, j’en suis arrivée au stade de recevoir quand je n’ai rien demandé. Je m’amuse à écrire ces mots et je m’imagine avec un plat brulant dans les mains à le faire valser d’une main à l’autre pour n’éviter que ça me brule. Parce qu’ici, “le pire“ est ironique. Je me rappelle alors que chacun d’entre nous mérite de recevoir.
Et si je venais à recevoir qu’un dixième de ce que j’ai donné, je ne pourrais être que comblée. Si je ne le suis pas déjà…